E-cigarette : Moindre mal pour les fumeurs





Santé Log - 3 août 2014

Cet examen de chercheurs de l’Université Queen Mary de Londres suggère ainsi, pour les déjà fumeurs de tabac, un rapport bénéfice-risque positif de l'e-cigarette, tout en reconnaissant que ses effets de long terme sur la santé ne sont pas connus. Ce rapport vaut donc pour les fumeurs seulement. Les conclusions des chercheurs vont même jusqu'à remettre en question une réglementation de la vente de l’e-cigarette aussi stricte que pour la cigarette classique, faisant état des données actuelles démontrant cette moindre nocivité pour les fumeurs.
Parmi les résultats relevés,
Sur l’utilisation,
  • les utilisateurs rapportent que l’e-cigarette les a aidés, soit à arrêter de fumer (42 à 99%) soit à réduire le nombre de cigarettes fumées (60 à 86%),
  • les cigarettes électroniques sont perçues comme moins addictives que les cigarettes,
  • le délai entre le réveil et la première bouffée est plus élevé pour l’e-cigarette que pour les cigarettes classiques,
  • 82% des utilisateurs déclarent « aspirer » moins fort avec la e-cigarette.
Sur les composants,
  • les études sur la composition chimique sont complexes en raison des nombreux modèles de e-cigarettes proposés sur le marché, avec différents e-liquides, composés combustibles, concentrations de nicotine et arômes. Parmi les composés, le propylène glycol (PG) et le glycérol (inhalation) ont déjà fait l’objet d’études, dont il ressort que,
  • l’inhalation de PG semble sans danger chez l’homme mais peut pourtant, chez l’enfant, via l'exposition dans l'air intérieur, induire la rhinite, l'asthme, l'eczéma et d’autres symptômes allergiques. Des effets respiratoires aigus et chroniques, dont une fonction pulmonaire réduite, ont été rapportés chez des personnes exposées de façon chronique au PG.
  • Quant au glycérol, s’il est réputé non-toxique, il peut produire de l'acroléine toxique lorsque chauffée à des températures élevées. L’acroléine a ainsi été détectée dans l'aérosol de certaines marques de e-cigarette mais à des niveaux beaucoup plus faibles que dans la fumée de cigarette. Néanmoins, l’examen conclut que l’inhalation de PG et de glycérol inhalation est susceptible d’entraîner un risque faible pour la santé, avec des effets à long terme des arômes et des additifs qui restent à étudier plus avant.
  • Et la nicotine ?  Dans les e-liquides, la nicotine est également extraite à partir du tabac, avec toutes ses impuretés mais à des niveaux très bas, selon les études examinées. Pa ailleurs, l’analyse constate l’absence de nitrosamines spécifiques au tabac ou d’hydrocarbures aromatiques polycycliques dans 20 dispositifs électroniques marqués CE. L'analyse de cigarettes électroniques de 11 marques montre des concentrations de nitrosamines environ 1.000 fois inférieures vs les produits du tabac ainsi qu’un plus faible niveau de certaines substances toxiques. Néanmoins, l’examen fait état de particules de métal trouvées dans le liquide d'un modèle marqué CE…
  • L'exposition passive liée aux particules expirées par les utilisateurs dans l'air ambiant, est analysée comme moindre vs la fumée du tabac, avec des niveaux de polluants beaucoup plus faibles et donc susceptibles d’entraîner un risque moindre. Globalement, l’exposition passive aurait lieu à des concentrations entraînant peu de « signification pharmacologique ».


Un dispositif de sevrage efficace ? Le Pr Peter Hajek de l’Université Queen Mary réunit ici la preuve -dit-il- qu’une concurrence de l’e-cigarette devrait être favorisée contre des cigarettes classiques sur le marché et que les professionnels de santé devraient conseiller les fumeurs qui ne veulent pas arrêter de passer à l'e-cigarette. Selon ces données, l’e-cigarette peut être un substitut efficace.  

C’est un nouvel argument du côté des avantages (réduction du tabac, accès plus sûr à la nicotine…) mais, encore une fois, l’antériorité du dispositif reste trop faible et la diversité des composés utilisés trop large, pour appréhender globalement ses effets à long terme.

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