Le pharmacien d’officine, acteur de premier recours, de droit commun, de proximité

Le Courrier des addictions (17)  – n° 2 – avril-mai-juin 2015

Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions (RESPADD) −  25 novembre 2014
Cinq millions de personnes boivent – trop – de façon dangereuse. Par ailleurs, 160 000 patients dépendants des opiacés sont pris en charge par 270 Centres de soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) en ambulatoire, 625 services d’urgence, des services hospitaliers… Cent dix mille sont suivis par des médecins généralistes. Sans parler des 15 millions de fumeurs, parmi lesquels 1 personne sur 2 fume entre 18 et 34 ans, 4 sur 10 entre 15 et 19 ans, et près de 1 sur 2 entre 20 et 25 ans ! Alors, l’enjeu est, depuis près de 20 ans, de mobiliser le riche maillage territorial des 100 000 médecins de ville et 54 000 pharmaciens d’officine, acteurs de premier recours, de droit commun et de proximité. “En particulier les pharmaciens, dont les 22 500 officines (1 pour 2 500 à 3 000 personnes), ouvertes 55 heures par semaine, offrent une accessibilité spatiale et temporelle sans équivalence”, déclarait Nicolas Bonnet, directeur du Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions1 (RESPADD), qui tenait son colloque sur “les pharmaciens d’officine face aux addictions”, à Paris, le 25 novembre dernier. Avec, en perspective proche, la prescription en ville de la méthadone par des médecins de ville, formés et agréés, sa délivrance en officines, et le passage de la durée de la prescription de ce traitement de substitution aux opiacés (TSO) de 14 à 28 jours. Enfin, témoin de la volonté de mener une véritable politique de réduction des risques (RdR), dans laquelle les pharmaciens d’officine sont historiquement engagés depuis les “années sida” (mise en vente libre des seringues en 1987, etc.), la préparation de la nouvelle loi de santé publique. Celle-ci a fait inscrire, en effet, dans l’agenda de l’Assemblée nationale – “pour éviter les éventuels reculs du gouvernement”, comme l’expliquait Catherine Lemorton, la présidente de la commission des Affaires sociales –, avec le tiers payant généralisé, les salles d’injections supervisées à moindre risque. Reste à éclaircir certains points, comme la rémunération forfaitaire des actes de prévention et d’éducation sanitaire du pharmacien, allant de pair avec la reconnaissance des nouvelles missions de ce professionnel de santé, parmi lesquelles la dispensation des TSO ou l’organisation de la récupération des matériels d’injection qui ne comptent pas encore comme déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI). Lire la suite.

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