Rencontre avec Alain Bottéro : Schizophrénie, la grande insaisissable

Science Humaine - oct. 12

Le terme date de 1908, mais on peine toujours à s’accorder sur ce qu’il recouvre. Les symptômes se retrouvent dans d’autres troubles, les cas cliniques sont très variés : aucune explication définitive ne se dégage.




Peu de troubles mentaux suscitent autant de malentendus que la schizophrénie. On imagine spontanément que le schizophrène est tiraillé entre deux personnalités opposées, une bonne et une mauvaise, une raisonnable et une délirante. Il entend des voix. Surtout, il est dangereux : il peut commettre des crimes d’une sauvagerie inouïe. Or, la réalité est beaucoup plus complexe. Un patient schizophrène n’a pas une double personnalité, il n’entend pas forcément de voix, et, malgré les effets de loupe occasionnés par le prisme médiatique, les crimes commis par des schizophrènes sont statistiquement dérisoires. Ces sujets sont avant tout dangereux pour eux-mêmes, puisqu’un sur deux tenterait de se suicider.

Les soignants, eux-mêmes, ont des a priori contre cette maladie particulièrement difficile à comprendre et à soigner. Le psychiatre Alain Bottéro se bat pour que cesse la stigmatisation de patients qui sont les premières victimes de cette énigme médicale.
 



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