Du silence à la prise de parole : plus de 500 professionnels se mobilisent pour la journée nationale de prévention des conduites addictives en milieux professionnels

MILDECA - 05 nov. 2015

Le Jeudi 22 octobre, la MILDECA organisait en partenariat avec les ministères en charge du travail et de la fonction publique, la journée nationale de prévention des conduites addictives en milieux professionnels à la Maison de la Chimie à Paris. Retour sur cette journée riche d’échanges, de débats, de témoignages et de prises de positions sur un sujet encore tabou.

Une mobilisation à hauteur des enjeux

Cette journée correspondait à des attentes fortes des professionnels, tous issus du monde du travail et de la santé dans des entreprises, des administrations, des associations. En effet, d’après le sondage commandé par la MILDECA à l’institut BVA, plus de 8 personnes sur 10 se déclarent préoccupées par ces problématiques de consommation de substances psychoactives des salariés. Celles-ci concernent en effet, tous les secteurs et toutes les professions, mais aussi les demandeurs d’emplois, souvent plus exposés aux conduites addictives.


En marge du tabou, des solutions existent 

Comme l’ont montré les différentes interventions de la journée, les préjugés moraux sur la consommation de substances psychoactives sont encore bien présents et sur le plan juridique, les diverses règles spécifiques à l’usage des substances psychoactives dans le travail sont insuffisantes et concernent essentiellement le tabac et l’alcool. Les raisons de cette situation sont à trouver dans une forme de déni de la réalité.

Conformément à sa volonté de fonder l’action publique sur l’observation et la recherche, la MILDECA a financé la cherche « PREVDROG PRO », portée par le CNAM, l’OFDT et la Fédération Addictions dont les résultats ont contribué à éclairer d’un jour nouveau la problématique des conduites addictives au travail. Cette recherche a précisément interrogé la question des usages de substances psychoactives et leurs fonctions professionnelles dans l’organisation du travail. Ce constat a été renforcé par les différentes enquêtes et analyses sociologiques portées par les intervenants au cours de cette journée et qui ont mis en exergue les multiples facettes des conduites addictives en milieu de travail mais aussi les liens existants entre travail et conduites addictives.

En regard de cette situation, et en parallèle du futur plan santé au travail 2016-2019, la MILDECA, qui s’adresse tant au secteur public qu’au secteur privé, souhaite développer, de façon durable, la prévention collective des conduites addictives et la promotion de la santé au travail. Car il s’avère que la prévention collective s’impose comme une réponse concrète et adaptée dans le monde du travail. Il a été rappelé également que la démarche de prévention doit être portée au plus haut niveau par les responsables des organisations publiques et privées concernées.

Vers une culture de la prévention des conduites addictives en milieux professionnels

Pour faire face à cette situation, des formations destinées aux acteurs du monde du travail, DRH, cadres, médecins du travail, représentants du personnel au CHSCT, responsables de sécurité et de prévention, dirigeant d’entreprises seront portés avec le ministère du travail, tout comme la sensibilisation de tout le personnel, au titre des formations de base à la sécurité et à la santé au travail. Une première session de formation pour les médecins et les infirmiers du travail se tiendra en décembre 2015 à l’Ecole des hautes études en santé publique et sera dispensée par des experts identifiés par la MILDECA et l’inspection médicale du travail afin de favoriser la prévention collectives dans les entreprises et les administrations.

Cette journée riche d’échanges est le point de départ d’une généralisation de la culture de la prévention des conduites addictives en milieux professionnels. Ainsi, la MILDECA suggère que la prévention devienne un thème de la négociation collective de branche, au sein de la négociation obligatoire sur les conditions de travail et notamment dans les petites et moyennes entreprises. Il apparait aussi indispensable de créer puis alimenter un site Internet ressource à destination des salariés, des employeurs, des représentants du personnel et des médecins du travail.

Enfin, pour avancer dans ces différentes pistes la MILDECA propose d’animer un réseau de représentants d’employeurs, de représentants du personnel et d’experts, motivés par la question des conduites addictives et aptes à proposer de nouvelles méthodes de travail, dans le cadre d’une approche renouvelée de la prévention.   



Imprimer - PDF